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Le Grill a aimé avec réserves

Jurassic World : Fallen Kingdom

Trois ans après le succès de Jurassic World (1 671 713 208 dollars de recettes dans le monde), une suite se devait de voir le jour. Le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona succède ainsi à Colin Trevorrow pour mettre en scène ce cinquième opus de la franchise. De quoi être rassuré, car après L’Orphelinat (2008) , The Impossible (2012) et Quelques Minutes Après Minuit (2016), Fallen Kingdom allait certainement être dotée d’une patte toute singulière. De quoi être impatient de découvrir ce nouveau chapitre bien que Trevorrow officie (malheureusement) au scénario.

Alors que le parc est en ruine et que les dinosaures sont en totale liberté, le volcan de l’île d’Isla Nublar se réveille tout à coup. Une expédition est donc organisée pour sauver les dinosaures, mais les héros découvrent qu’une conspiration d’une bien plus grande ampleur est en train de se mettre en place.

Fallen Kingdom intègre beaucoup plus d’animatroniques que dans le précédent volet, les interprètes se retrouvant ici d’avantage en contact direct avec les dinosaures, cela accentue le réalisme et l’immersion. Les effets spéciaux sont excellents et très photo-réalistes (j’espère que nos amis de chez SFX dédieront un article sur les coulisses du film dans leur prochain numéro de juillet). Le film est également plus effrayant, surtout dans sa deuxième partie où l’on reconnait bien la touche angoissante du réalisateur lorsqu’il instaure un climat d’authentique terreur, c’est un point positif qui apporte un nouveau souffle à la saga.

Le film comporte naturellement son lot de nouveaux dinosaures, et après l’Indominus Rex, c’est au tour d’une autre espèce génétiquement modifiée de faire son apparition : l’IndoRaptor, encore plus redoutable car terriblement intelligente et malicieuse. Le T-Rex et le Raptor reviennent aussi pour de beaux moments de gloire donnant lieu à des scènes d’actions visuellement impressionnantes.

Côté casting, Chris Pratt et Bryce Dallas Howard rempilent et côtoient de nouveaux personnages très stéréotypés. J’ai vraiment l’impression qu’il faut désormais respecter une certaine bienséance, un quota de personnages formatés pour être politiquement correct, mais c’est un autre débat. Il manque quand même de sacrées personnalités et de personnages badass pour en faire un film mémorable, ça en devient malheureusement la réalité des blockbusters actuels.

L’apparition de Jeff Goldblum est très plaisante et il aurait été plus qu’intéressant que le film développe les idées qu’il annonce comme par exemple la responsabilité des humains incapables de gérer la catastrophe d’avoir faire renaître des dinosaures et les conséquences que cela pourraient avoir sur l’avenir de homme. Michael Giacchino est également de retour à la baguette et signe une bande originale convenable en reprenant les thèmes du premier Jurassic World mais le thème de Jurassic Park est quant à lui quasiment absent.

Le spectacle est toute de même impressionnant, le film a le droit à de belles scènes où l’on peut être scotché par la maitrise de la mise en scène et de la tension qu’elle procure. J.A Bayona a assuré sur la réalisation avec son côté conte gothique et en faisant la part belle aux dinosaures. On sent qu’il a quand même pu se faire plaisir durant le tournage. Là où le film pèche, c’est dans son scénario aux facilités et incohérences trop nombreuses (merci à Colin Trevorrow pour qui cette suite “est un film qui a fini par lui prendre plus de temps et d’attention qu’il ne le pensais” Certes). Cette vacuité de l’histoire n’empêche toutefois pas d’apprécier cette nouvelle aventure et de replonger dans un univers qui nous est cher depuis maintenant 25 ans.

Jurassic World : Fallen Kingdom est haletant de bout en bout, il demeure néanmoins prévisible mais heureusement il offre son lot de petites surprises et d’émerveillements. La fin ouverte peut promettre quelque chose d’intéressant dans la lignée de La Planète Des Singes.

La vie trouve toujours un chemin …