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Les déceptions du grill

Brice 3

Comment dire…

 

En 2005 débarquait Brice 1, j’étais au collège et même à cette époque je remarquais que c’était bien con. Qu’importe, la folie de la casse m’avait embarqué deux mois avant d’aller crever avec toutes ces modes que l’on occulte quand on parle avec nostalgie de ce temps comptant Crazy Frog et Star Wars III. Y avait-il un public pour cette suite que personne n’attendait/voulait ? Dans un monde où le porno avec des dauphins trouve une audience (d’initiés, certes), difficile de dire non, d’autant plus que la campagne pub – si on met de côté l’aberration de Danette écrite par le Jean-Michel Jarre du marketing douteux en pleine montée de javel liquide par intraveineuse – était tout de même très sympathique.

Cinematogrill brice 3

La campagne marketing ultra efficace fait l’exploit de ne pas spoiler le film, voire d’être plus drôle et mieux foutue que le film.

Pour faire simple, on retrouve Brice à un âge canonique proche du look de Guy Pearce dans Prometheus (allez profaner un cimetière et foutez une perruque blonde à vos trouvailles, magnifico) en train de raconter à cinq ou six gosses une aventure de sa jeunesse permettant de questionner notre rapport au réel. Ça ou juste pour enchaîner les séquences improbables sans trop se justifier.

Cinematogrill brice 3 cinema avis

Découvrez toute une nouvelle galerie de personnages oubliables.

J’étais bienveillant en allant voir Jean Dujardin reprendre le personnage. Le projet transpire la sympathie d’ailleurs, de son message à son univers rempli à ras bord de coiffes peroxydées et de jeux de mots laids permettants de relativiser une anthologie des blagues Carambar, tout le distingue clairement de l’égocentrisme narcissique de son personnage. Mais, putain de « mais », le vaseux pointe trop souvent, l’ennui s’installe, les longueurs font languir. Une série de bonnes scènes ne font pas un bon film, et quand par bonne scène on n’entend qu’un mélange de sympathie pour un humour régressif sauce nostalgie des années où Kyo avait une carrière et que le vendredi matin je paye ma place 4,90 euros donc je m’en fous un peu d’aller voir une bouse, difficile de défendre Brice 3.

Cinematogrill brice 3 dujardin

Tout rappelle les années 2000, comme la carrière de Clovis Cornillac… Il y a juste un rappel à Goldorak car on n’est pas à ça près et La loi de la jungle l’a fait.

Il existe. On ne demandait au personnage qu’à reposer en paix dans cette partie de notre mémoire collective où on évoque avec tendresse un film qui se tape 1,8 sur allociné mais on a voulu faire une suite. Ça me fait marrer de voir les critiques conclure qu’avant c’était mieux (matin qui chante, émeutes en banlieue, tout ça) en oubliant l’accueil glacial réservé à Brice premier du nom où l’on prophétisait que Dujardin enterrait sa réputation gagnée avec « un gars, une fille ». Du coup difficile d’avoir l’air crédible en balançant la même conclusion, mais c’est vrai que Brice 1 était plus soigné, comptait plus de séquences d’anthologie, ou plutôt se recyclait moins comme celui d’aujourd’hui appuyé sur son aîné comme sur une béquille branlante.

Cinematogrill brice 3 casse

Bizarrement, l’évolution de Brice s’appuie point par point sur les 12 étapes de l’appel à l’aventure théorisé par Joseph Campbell, ou alors c’est juste que le fil conducteur est ultra basique.

C’est sympa mais c’est lourd. Pas un faux nanar cynique mais plutôt mauvais film bien intentionné, pas forcément non plus le chant du cygne de Dujardin mais plutôt une promesse arrachée bourré qu’il assume comme un grand. Après c’est vrai qu’entre un rôle secondaire dans le prochain Lelouch ou un Zorro avec Eric et Ramzy, le niveau de hype pour ses futurs projets cherche du pétrole.

Au final, la seule question qui compte est de savoir si ça vaut le coup ? Comment dire….

Brice 3

  • Est
  • N'est pas
  • Pour ceux qui ont aimé l’humour du premier, même dilué on le retrouve
  • Une suite pour se faire de la thune, enfin j’espère pas pour eux car ça bide un peu
  • Complètement crétin mais uniforme dans sa bêtise
  • Une bonne nouvelle pour la filmo de Dujardin
  • Filmé avec une qualité en dents de scie alternant entre bonnes idées et séquences gênantes de médiocrité
  • Un nanar dans le sens ou le film n’est pas involontairement mauvais, mais du coup il est quand même mauvais
  • Une suite qui capitalise beaucoup (trop) sur la reprise des gags du un…. Onze ans plus tard
  • Un échec complet, mais il aurait mérité plus de soins dans l’écriture
faible / 20