Loading...
Les déceptions du grill

Justice League

Troisième long métrage tiré de l’univers DC Comics réalisé par Zack Snyder (Man of Steel et Batman vs Superman), Justice League réunit la crème des supers héros pour combattre une attaque apocalyptique qui s’installe encore et toujours sur notre très chère planète Terre.

Batman est ici le leader de cette équipe en recrutant personnellement ses membres. Si Ben Affleck était convaincant dans Batman vs Superman où il montrait une réelle envie de porter le costume de la chauve souris, il semble ici s’ennuyer comme jamais. Après le réussi Wonder Woman, sortit cette même année, Gal Gadot rempile et tient le rôle avec brio. Le reste du casting est globalement bon mais la direction et l’écriture de leurs personnages sont plus anecdotiques. Jason Momoa est parfait en Aquaman, Ezra Miller s’en sort correctement en Flash et Ray Fisher est un peu plus effacé. En même temps, sur deux heures de film, difficile d’exploiter tous les personnages. Un film en solo sur chacun d’entre eux aurait été plus judicieux avant de les réunir pour une rencontre au sommet.

Suite à une tragédie familiale, Joss Whedon (Avengers 1 & 2) remplace Snyder pour boucler le tournage et assurer la post-production du film. 25 millions de dollars pour superviser tout ça. Autant dire que ça fait un sacré budget supplémentaire pour un résultat assez décevant en fin de compte. L’arrivée de Whedon se fait ressentir, l’ambiance diffère selon les scènes et le montage n’arrange rien tant celui-ci est chaotique. Il en résulte au final un film assez impersonnel.

Ces reshoots ont été tourné dans le but d’alléger le ton du film car jugé trop sombre (comme il l’avait été surtout reproché (à tort) à Batman vs Superman). Et ceci est bien dommage, car au moins, les films DC avaient une identité propre. Ici, il y a une volonté de s’approcher de l’humour assez ringard des films Marvel.

DC Comics, à l’inverse de Marvel, n’a aucune ligne directrice. C’est un univers catastrophique où tout est décousu. DC souhaite rattraper son concurrent mais il le fait très mal, car tout est bâclé dans l’écriture des personnages, il est impossible de s’identifier à eux. Ceci est peut-être dû au fait que la plupart des héros n’ont pas eu droit à des films solo pour raconter d’où ils venaient, quelles étaient leurs motivations et pourquoi ils se battaient ? Marvel a eu le temps d’exploiter toutes ces thématiques en prenant le temps de construire un univers (les films de la franchise ne sont pas tous réussis pour autant). Mais, au moins les films sont cohérents entre eux. Ce qui n’est absolument pas le cas des films DC, pourtant trois des cinq long-métrages ont été réalisé par le même réalisateur. La version longue de Batman vs Superman est une réussite et était dans la lignée de Man of Steel où l’avenir était sombre et pessimiste. Ici, Justice League réitère le mauvais style de Suicide Squad et plombe l’ambiance avec son humour infantile.

Le scénario est très basique malheureusement, il n’y a pratiquement aucun enjeux et le spectateur ne se sentira que très peu concerné par le triste spectacle qui se déroule devant ses yeux. L’antagoniste du film est vilainement fait et les effets spéciaux sont assez moyens. Ce Justice League donne plus l’impression d’être juste un film pour vendre le suivant !

Danny Elfman (Spider-Man, Hulk) est ici à la baguette, mis à part la reprise des thèmes connus (coucou Hans Zimmer et son équipe), rien de bien intéressant ne se dégage de sa composition. Bien qu’il ait reprit et arrangé les thèmes du Batman de Tim Burton et du Superman de Donner, il n’y a pas de quoi frissonner dans son fauteuil.

Ce Justice League avait presque tous les éléments pour faire un grand film s’il avait respecté le ton initié par les premiers long-métrages de la franchise mais il en résulte un vilain brouillon sans identité, construit sur des bases trop fragiles pour que cette réunion de super héros ait un véritable intérêt. Warner et DC Comics sont en train de saborder leur univers. Un véritable gâchis. Une désolation.