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Et la tête du monsieur elle fait SPLASH ! (les films d'Horreur)Le Grill a aimé

Revenge

J’y suis pas allé pour le scénario.

 

Le “rape and revenge” est un sous genre sulfureux du cinéma bis, popularisé à la fin du code de censure Hays aux USA début seventies, dans lequel une jeune femme va invariablement subir la première partie, est laissée pour morte, puis entame (elle-même ou un proche) une vengeance en général aussi bourrine que cathartique. Autant dire que Revenge ne cherche absolument pas à se détourner de cette voie toute tracée empruntée avant lui par I spit on your grave ou La dernière maison sur la gauche.

Ce premier film de Coralie Fargeat était une de nos attentes en tant que potentielle bonne série B made in France avec Ghostland, La nuit à dévoré le monde ou encore les garçons sauvages

On reprend, la sculptale sugarbaby Jen va se farcir trois enflures – du plus moche au mannequin Abercombie – en montrant une capacité à encaisser qui ferait passer Dicaprio dans The Revenant pour un gringalet souffreteux. Tous les personnages semblent avoir la pression sanguine d’un magnum de champagne dans une auto tamponneuse et les corps à 80 % composés de pâte à modeler sont anatomiquement aux fraises. Passé la première demi heure, il devient particulièrement difficile de s’accrocher au récit tellement les entorses à la réalité sont nombreuses et hallucinées : le patchwork pop et bigarré présenté ne s’embarrasse clairement pas de petites choses comme la cohérence ou la retenue. Le faux-raccord est érigé en direction artistique assumée.

Je pense que la réalisatrice à inséré à droite à gauche des références et symboles, la sucette rappelle Lolita (le livre et le flm), certains plans du désert font très Georgia O’Keeffe, les blessures ont parfois l’aspect d’organes génitaux… Du subtil.

Les spectateurs bifurqueront alors, d’un côté ceux qui ne supporteront pas cette facilité esthétisante attendront la libération du générique, et de l’autre les conquis par cet exercice de style où une vixen hypersexuée marave du pervers pépère entre répliques nanardes, grivoiseries en tout genre, gore à l’ancienne et audaces visuelles plus ou moins bien senties.

Vendu comme le “film féministe ultime”, Revenge s’inscrit plutôt dans la veine de la série B décomplexée lorgnant sur le Z, ce qui n’est pas forcément un défaut ! Boulevard de la mort ou Kill Bill font ça très bien.

Film d’exploitation résolument moderne qui sait se reprendre à chaque fois qu’il s’essouffle, on le conseillera plutôt aux amateurs de cinéma atypique n’assumant pas Michael Bay ou fast & furious mais qui veulent quand même leur dose de séquences avec des mannequins, des gros flingues et des hélicoptères.

Je suis persuadé qu’il y a plus de plans du joufflu de l’actrice que de sa tête. Un ratio de 2 pour 1 je dirais.