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Le Grill a aimé avec réserves

Alliés

Est-ce la peine d’y Alliés ?

 

Cinematogrill Alliés cinéma

Le nouveau hit de noël : le pack Barbie et Ken barbouzes.

Dans The Player d’Altman, alpha et oméga du film où Hollywood dresse un portrait au vitriol d’Hollywood, on suit Tim Robbins, producteur devant lire cinquante scénarios par jour pour en choisir moins d’un par mois. En gros il les classe en trois catégories que l’on retrouve aisément à l’écran, les très bons, aussi courant que gagner au loto sans avoir acheté de ticket, les mauvais dans l’idéal tellement nazes qu’on n’a pas besoin de dépasser la page trois pour déceler tout le non-potentiel puis l’immense majorité des entre-deux, avec du bon et du moins bon mais qui demanderait un sacré travail de refonte réfléchie pour passer à l’échelon supérieur. Les plus ennuyeux car on ne sait pas trop ce qu’il faut en faire ; maintenant si t’as compris où je veux en venir avec Alliés ça m’arrange car j’ai pas d’idée de transition.

Le thème du couple vénéneux peut faire penser à Mr. & Mrs. Smith, la série B people sortie il y a 11 ans (on rajeunit pas) mais rien à voir, l’humour bourrin limite lourd du Doug Liman est bien loin de l’ambiance soignée limite insipide du Zemeckis.

Alliés a du bon, une performance solide de Cotillard, un Brad Pitt qui a le bon goût de se réveiller après 45 minutes de film, des plans rappelant que Zemeckis est tout sauf un mauvais, mais à côté on a une première partie vraiment molle, une sous-intrigue sur l’accent français de Pitt parfaitement ratée pour les amateurs de VO (en même temps on est devant un film américain fait pour des Américains mais bof quand même), une histoire d’amour dramatique classique revisitée à la sauce seconde guerre mondiale mais (je déteste ce « mais »)….

Le côté trop “tout public” du conflit nuit à l’intrigue, on n’a pas vraiment peur pour nos héros à l’image de ce plan qui ferait plus publicité pour parfum qu’image d’archives.

En fait ce film m’a fait penser à une réplique du professeur Grant « Vous avez créé des dinosaures ? ». Je ne m’attendais pas à voir un film aussi classique en 2016, surtout après The Walk qui est une des rares bonnes utilisations de la 3D (pour deux ou trois scènes, faut pas pousser non plus). Zemeckis revient à une histoire d’espionnage qui hésite entre Casablanca dont il reprend le cadre old fashioned (la ville, les avions, le début d’une grande amitié, un petit plan en voiture où le décor est projeté derrière, etc), le mélodrame romantique avec ce que ça implique de violon et de gens qui pleurent sous la pluie puis le film de guerre propre sur lui (surtout après Tu ne tueras point, crade comme ta mère à ton âge). Le film se cherche sans trop se trouver, se suit sans trop passionner. Difficile de dire « classique mais efficace » quand on a l’impression qu’Alliés ne démarre qu’une fois larguée la première heure et que la fameuse alchimie mise en avant entre les deux acteurs est directement fonction de votre sensibilité à la musique triste sur des phrases bateau.

La grosse originalité qui va pas non plus chercher très loin c’est le fait de placer une histoire d’amour bien sirupeuse en plein danger, comme ici un gentil déjeuner sur l’herbe devant un avion Allemand abattu.  

Et pourtant on sent par moments pointer le projet prometteur, ce couple maudit qui voit la guerre et le chaos en arrière-plan de tous leurs moments de bonheur, ces nombreux petits détails qui reviennent façon armada de Tchekhov, cette approche subjective du flashback signalant l’importance d’un grésillement de cigarette, cette fin attendue mais diablement fonctionnelle… Au final j’aime toujours Zemeckis même s’il a été radin en amour ce coup-ci.

Enfin faire simple : Alliés n’est pas médiocre, il est juste terriblement ban(c)al.

Alliés

  • Est
  • N'est pas
  • Un petit Zemeckis, ça manque d’originalité tout ça
  • Le scénario le plus palpitant qui soit, 1h pour arriver au cœur du film et une résolution belle mais pas exemptes de poncifs Hollywoodien
  • Un mélodrame, cherchez pas un Mr&Mrs Smith 2
  • Sans un air de déjà vu malgré quelques passages sympas
  • Une performance solide de Cotillard, un Brad Pitt un moment à côté de la plaque
  • Le meilleur film sur la seconde guerre mondiale avec Brad Pitt, clairement
  • Intéressant pour la représentation de l’amour dans la tourmente
  • Brangelina, le retour… ouf
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