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Et la tête du monsieur elle fait SPLASH ! (les films d'Horreur)Festival de CannesLe Grill a aimé avec réserves

Border

Même pas troll

J’ai pas compris l’engouement.

J’ai bien aimé hein, cette histoire courte de l’auteur de Morse (pas traduite en français d’ailleurs) où l’on retrouve des éléments folkloriques surgir dans la réalité. On nous présente Tina (Eva Melander), une douanière à l’odorat sur-développé, sous ses quinze kilos de prothèses faciales découvrant un autre monde avec ses origines en prime, mais de là à balancer des étoiles par paquet de cinq comme n’importe quel ninja ou personnage vaguement asiatique dans un film de Robert Rodriguez…

Comme dans La forme de l’eau ou des petits trucs façon Elehant Man, le thème de la singularité et de la monstruosité par rapport au monde est central.

Autant dans Morse on commence par un thriller froid comme un Fincher avant de basculer dans un fantastique aussi chiadé qu’anti-spectaculaire, ici c’est les mêmes éléments mais dans le désordre. L’aspect fantastique met son temps à surgir, un temps que l’on trouve d’autant plus long que l’on le voit arriver une demi-heure à l’avance, puis le côté thriller tombe lourdement pour se conclure encore plus brusquement avec une cohérence toute relative. Au milieu : grognements (on ne joue pas vraiment sous une armure en latex), amour du poisson cru, séquence naturiste, bizarrerie croustillante et gros moments de creux vaguement recouverts d’un vernis sociétal.

Encore moins effrayant que Morse, Border tape quand même dans une iconographie fantastico-horrifique léchée, même s’il reste la sensation qu’il aurait pu (dû ?) aller plus loin.

Du coup à l’arrivée on a un film à plusieurs facettes, pas toutes égales, qui alterne des idées superbes – pour amateur de mélange de genres – liées par une exécution laborieuse. Je l’aurais vu en direct to DVD, j’aurais eu un coup de cœur pour ce qu’il ose tout en regrettant son sérieux manque de rythme et son dernier acte bâclé, mais je l’ai vu en compétition à Cannes (gagnant de la compet fourre-tout Un certain regard, succédant donc à l’excellent Un homme intègre) avec depuis un an la presse qui l’érige comme le messie du film de genre, et là je vous dit, j’ai pas compris l’engouement.