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Le Grill a aiméLe Grill a aimé avec réserves

Cry Macho

Cry Macho marque la 39ème réalisation de la légende Clint Eastwood ! À 91 ans l’acteur-réalisateur revient une nouvelle fois devant sa propre caméra deux ans après La Mule, une oeuvre quasi testamentaire où il était déjà question de rédemption. Ici, Clint Eastwood interprète Mike, une ancienne star du rodéo, qui se voit confier une mission périlleuse ; celle de se rendre au Mexique pour ramener le fils de son ancien patron jusqu’au Texas. Le duo improbable rencontrera la pègre mexicaine, la police mais aussi et heureusement, la bienveillance et l’amour. Une belle histoire que Clint a dans ses tiroirs depuis plus de 40 ans. Se jugeant trop jeune à l’époque pour incarner Mike, Eastwood s’associe de nouveau avec le scénariste Nick Schenk (Gran Torino & La Mule) pour dépoussiérer cette histoire adaptée du roman éponyme de N. Richard Nash. 

Ce road-movie mexicain est un très beau cadeau que nous offre Clint Eastwood tant son iconique silhouette imprime toujours autant l’écran. Bien que vieillissant, Eastwood enfile de nouveau son chapeau de cow-boy légendaire pour accomplir des exploits qui ne sont malheureusement plus de son âge. Plus fragile et plus essoufflé, le poids des années se fait clairement sentir sur l’acteur. Ce dernier ne s’en cache d’ailleurs pas et avoue ne pouvoir rien faire contre la vieillesse. Clint joue plus lentement mais plus tendrement. Chacune de ses scènes transpire la mélancolie, le temps qui passe ou encore la confidence. En somme, Eastwood conte l’histoire d’un homme qui a vécu.

Sans atteindre la puissance émotionnelle de ses précédents chefs-d’oeuvres, je pense à Gran Torino, Million Dollar Baby, Sur La Route De Madison ou encore Mystic River pour ne citer que ceux-là, Cry Macho demeure plus timide dans l’exploration de ses thèmes en se contentant d’un scénario relativement mince. Son film résonne d’ailleurs avec Impitoyable où Clint dé-construisait déjà, avec plus de maestria, sa propre légende. Toutefois le plaisir est réel de revoir Clint Eastwood au cinéma, sa mise en scène sobre et efficace ainsi que la superbe photographie magnifient ce néo-western où le sentimental remplace la virilité. 

Tout en arborant les thèmes qui lui sont chers, le cinéaste poursuit son chemin de rédemption avec une désarçonnante douceur. Sans être son oeuvre la plus aboutie, Cry Macho est un film touchant et précieux qui complétera à merveille la très riche et prestigieuse filmographie de Clint Eastwood, qui de toute manière n’a plus rien à prouver.