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Festival de Cannes

Festival de Cannes du grill: Jour 1

Voyage dans les années 30, moutons, adoption et réunion de famille

À peine quelques heures après mon arrivée sur la croisette, je me retrouve dans un petit cinéma pour voir le film d’ouverture : « Café society » de Woody Allen. Pendant 1h25, le cinéaste New-Yorkais nous offre une belle opposition entre le milieu Hollywoodien et la société mondaine New-Yorkaise des années 30, à travers la destinée sentimentale de son jeune héros incarné par un excellent Jesse Eisenberg. L’ambiance jazzy, la composition magnifique des plans, quelques dialogues incisifs et le jeu des autres acteurs contribuent indéniablement au charme de l’œuvre. J’ai été touché par la réflexion humaniste, mais, globalement, j’en suis sorti un peu déçu. J’ai trouvé que c’est un pot-pourri des thématiques de son auteur (femme partagée entre deux hommes, réflexion sur la religion juive) et que certains personnages secondaires manquent de chair. Ce fut pour moi une déception mais je sais qu’Alcide n’a pas le même point de vue que moi.

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Le lendemain, je me suis réveillé à l’aube pour voir le premier film de la compétition « Rester Vertical » du français Alain Guiraudie. On y suit un scénariste trentenaire sans attache vagabondant dans les hautes plaines du Larzac à la recherche d’un loup. Il rencontre une jolie bergère qui lui donnera, 9 mois plus tard, un enfant. En proie au baby blues et à l’ennui des campagnes, celle-ci les abandonnera. Le jeune père, lui, découvrira les joies de la paternité au cours d’aventures à la fois sombres et fantasques. Moins maîtrisé mais tout aussi cru que « L’inconnu du lac », j’ai trouvé que la dernière œuvre d’Alain Guiraudie restait un sympathique OFNI (Objet filmique non identifié) social qui ne prend son envol que dans sa dernière demi-heure. Je ne pense pas qu’il mérite un prix mais cependant je vous le conseille vivement ne serait-ce  que pour l’une des scènes d’euthanasie les plus déjantées que j’ai pu voir au cinéma.

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Ensuite direction la semaine de la critique où à peine installé, j’assiste au processus d’insémination d’une vache. Cette scène ouvre Albüm (prononcez Alboum), comédie dramatique pamphlétaire contre la société turque, où un couple adopte et donne le change en mettant en scène la fausse grossesse de madame. De bons acteurs ainsi que des fulgurances donnant dans l’absurde et l’humour noir ne sauvent pas un film au final bien mou. Originalité quand même, la majorité des scènes sont en plan fixe, des vignettes en quelque sorte qui composent cet Albüm.

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Enfin, je reviens sur le grand palais pour la première montée des marches de ce 69 ème festival avec « Sieranevada » du roumain Cristi Puiu, réalisateur du cauchemardesque mais intéressent «La Mort de Dante Lazarescu». Dans ce huis-clos, résumable à une veillée funèbre, on y trouve du rire, des histoires de famille, des réflexions philosophiques sur la mort, le terrorisme et la religion entrecoupées par de trop longs moments de rien. En dépit de quelques scènes bien écrites, je me suis ennuyé. Son heure de trop diminue ses chances d’obtenir la récompense suprême mais la faculté de son réalisateur de capter des scènes de vie d’une justesse folle fait de lui un sérieux candidat au prix de la mise en scène.

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Cristi Puiu et son equipe

Je termine donc mes premières 24 heures sur la croisette avec 4 films au compteur. Les deux premiers films en compétition, « Rester Vertical » et « Sierra Nevada » sont bons mais n’ont rien d’exceptionnel. J’attends demain avec impatience.