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Festival de Cannes

Festival de Cannes du grill: Jour 3

Arnaque, Vampires, Père Envahissant et Maison Familiale

Après m’être levé à l’aube, j’arrive à obtenir in extremis une invitation pour “Mademoiselle” de Park chan Wook. Un jeu de dupe à la frontière du thriller érotique et du drame romanesque où une jeune Coréenne rentre au service d’une riche japonaise pour la dépouiller avec l’aide d’un séduisant arnaqueur. On se délecte des changements de points de vue pour mieux se faire surprendre par ce scénario retors et bourré de rebondissements. Du grand Park, il en profite pour signer l’une de ses plus belles mises en scène et livre un trio de personnages fascinant. Il est plus en forme que ses précédents films même si je m’attendais à ce qu’il m’emmène encore plus loin. Reste que c’est pour l’instant mon favori (par défaut) pour la palme d’or, en plus George Miller l’aurait adoré donc croisons les doigts.

 

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Ensuite, on reste dans le mélange des genres avec “Transfiguration” où un jeune serial killer new-yorkais aux allures de vampire voit son quotidien chamboulé par l’arrivée de sa nouvelle voisine. À mi-chemin entre le thriller fantastique urbain et la romance de teen-movie, le film a des relents de déjà vu (Martin de Romero) ainsi qu’une intrigue légèrement prévisible. Reste, sa belle mise en scène et son ambiance anxiogène a souhait qui donne envie de suivre la suite de la carrière du jeune Michael O’shea, dont c’est le premier long-métrage.

 

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Ensuite, toujours au grand palais mais cette fois en compétition, le troisième long métrage de l’allemande Maren Ade “Toni Erdmann” est une bonne comédie dramatique. Trente minutes de trop viennent plomber cette histoire d’un père s’inventant une personnalité pour sortir sa fille de la dépression qui la guette, ça n’empêche pas les situations déjantées et les pétages de câbles des personnages d’être jouissif mais à l’heure de la sieste ses 2h42 sont rudes. Les deux acteurs principaux, Peter Simonischek et Sandra Hüller, y sont formidables. En tout cas le public a adoré (12 minutes d’applaudissements lors de sa projection), sensible et drôle on tient le film qui a le plus rassemblé pour le moment dans la compétition. Moi, je le vois comme un prétendant au prix du scénario ou au prix d’interprétation masculine.

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Je termine ma journée par la quinzaine des réalisateurs, L’économie du couple du belge Joachim Lafosse. Ce huis clos puissant sur la séparation d’un couple vue par le prisme de l’argent, ici le partage de la maison conjugal, est un excellent résumé des qualités du cinéma de son auteur : traitement sobre, impartial, scènes de vie qui sonnent juste et direction d’acteurs impeccable (notamment le duo Cédric khan/ Bérénice Bejo). Je l’ai vraiment bien aimé. À noter que c’est le premier film du réalisateur belge qui se termine sur une note positive.

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Je rentre à mon camp de base, avec des images plein les yeux (et du sommeil en retard, beaucoup).

Willard & Alcide