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Festival de Cannes

Festival de Cannes du grill: Jour 8

Roumanie, Famille, Sodomie, Looser et Arctique

 Ce matin en guise de petit déjeuner, j’ai eu droit à « Baccalauréat » du romain Cristian Mungiu. Un drame social où un père de famille est bien décidé à ce que sa fille obtienne son baccalauréat. Suite à l’agression de cette dernière et à son incapacité de passer les épreuves dans des conditions normales, il va remettre en cause toutes ses valeurs morales pour arriver à ses fins. En plus d’être un drame social sur l’intégrité et ses transgressions, il livre un portrait tout en finesse de la situation actuelle de son pays. Filmé et écrit comme un polar, le réalisateur roumain nous offre son film le plus rythmé, accessible et grand public. A part une ou deux longueurs, je ne lui trouve aucun défaut mais il lui manque le souffle qui le ferait passer du statut d’excellent film à celui de chef-d’œuvre. Pour autant, il risque d’être présent dans le palmarès en bonne place et pourquoi pas une palme d’or ?

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Toujours en compétition officielle, l’excellent Xavier Dolan revisite la pièce de Jean-Luc Lagarce  « Juste la fin du monde ». On assiste au retour après 12 ans d’absence d’un écrivain au sein de sa famille pour leur annoncer sa mort prochaine. Dire que le film a divisé sur la croisette est un euphémisme, la presse l’a globalement descendu et les festivaliers lui ont offert dix minutes de standing ovation. Mon avis est assez partagé, je l’ai bien aimé mais je lui reconnais de gros défauts. Pour simplifier, le réalisateur québécois alterne entre moments de grâce intenses et du mauvais théâtre filmé. Je pense notamment, pour les défauts, le surjeu de Marion Cotillard et Vincent Cassel et l’aspect kitsch de sa direction artistique qui renforcent l’aspect caricatural deses personnages mais je reconnais que le propos de la pièce a été merveilleusement respecté.

Juste la fin du monde xavier dolan

Ensuite j’enchaîne sur la sélection  « un certain regard » avec « Périclès il Nero » de l’italien Stefano Mordini. L’histoire est celle d’un homme de main de la mafia napolitaine qui au lieu de jouer des muscles, du couteau ou de son arme pour intimider les personnes prises pour cible par son chef, les sodomise. L’intrigue promettait sur le papier un film assez original mais au final on est en présence d’un drame policer comme on en a vu durant les années 80/90. C’est agréable à regarder mais, mise à part la prestation impeccable de Riccardo Scamarcio, je n’ai vu rien de transcendant, ni de vraiment original.

 

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Je continue sur cette lancée avec « The Happiest Day in the Life of Olli Mäki » de Juho Kuosmanen où, à la fin des années 50, un boxeur finlandais, un poil looser, s’entraîne dur pour affronter le champion du monde de la catégorie. Je reconnais que la photo est magnifique mais pour le reste c’est trop sage et pas assez audacieux pour vraiment me captiver de bout en bout même si les acteurs s’en sortent vraiment bien.

 

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Enfin, je termine ma journée par une virée en Arctique où un couple affronte leurs démons intérieurs afin de mieux s’aimer. Le film s’appelle « Two lovers and a Bear »; il est réalisé par Kim Nguyen (rebelle). J’ai trouvé que le film n’exploite son côté onirique et spirituel que dans les dernières 45 minutes. Avant, on a un drame classique sur un couple qui se déchire. Par contre, Le film a des moments très drôles et très justes, le jeu d’acteur de Tatiana Maslany et Dane DeHaan et la mise en scène du réalisateur canadien sont vraiment bien. C’est le genre de film auquel il faut adhérer, mais si on y arrive, on peut passer un bon moment.

 

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Kim Nguyen : le deuxiéme en partant de la droite

Plus que 48 heures avant la fin du festival , deux grosses journées s’annoncent ; il y aura peut-être la pépite de la compétition.