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Festival de Cannes

Festival de Cannes: Jour 8

Je me dirige avec espoir vers le grand palais pour voir l’un des derniers films du cru 2017. « In the fade » me pose un cas de conscience. Je ne dis pas que cette histoire de jeune femme qui cherche à se venger de la mort de son mari et de son fils victimes d’un attentat terroriste est mauvaise mais je suis très partagé sur ce film. D’un côté, on enfonce des portes à tour de bras. De l’autre, le rôle-titre n’est pas trop mal écrit et brillamment interprété par une Diane Kruger tellement époustouflante qu’elle porte quasiment le film sur ses épaules. Personnellement, cela m’a permis d’être en totale empathie avec son personnage et son cheminement psychologique pour essayer de retrouver la paix. Quant à Fatih Akin, il apporte de bonnes idées de mise en scène et une ambiance hybride intéressante entre thriller nerveux et drame psychologique. Des qualités qui élèvent le film du rang de direct To Dvd pas terrible à celui de petit choc émotionnel bancal mais qui m’a fait verser quelques larmes.

Ensuite, je choisis de me diriger vers la semaine de la critique pour voir deux films primés au palmarès. Coïncidence rigolote, les deux ont pour sujet un voyage. Commençons par le grand prix Nespresso. Makala est un documentaire d’une heure et demie sur la longue marche d’un jeune vendeur itinérant Kabwita. Personnellement, j’ai cru durant tout le film que c’était un long métrage de fiction.  En même temps, certains éléments nous mettent le doute: plan soigné, musique discrète, scènes de vie capturées et pas d’interviews. Si ça aide à nous faciliter l’immersion, je reconnais que Makala est un long métrage âpre, épuré et assez exigeant. Voir un film comme celui-ci en fin de festival m’a fait frôler la micro sieste plus d’une fois. Pourtant, ce film reste quand même une œuvre audacieuse qu’il faut voir.

Ensuite, j’enchaîne avec le prix de la révélation France 4. Deuxième film de Felipe Barbosa, Gabriel et la Montagne raconte l’histoire vraie d’un jeune étudiant brésilien retrouvé mort dans une montagne africaine. Pendant deux heures, le choix fait par le réalisateur est de retracer l’intégralité de son périple afin de comprendre comment il a pu se terminer de manière si tragique. On se laisse guider pendant deux heures dans des paysages sublimes tout en effeuillant le portrait psychologique de son protagoniste qui pour l’anecdote est un ancien ami du réalisateur. C’est maîtrisé et dépaysant mais il manque peut-être une mise en scène plus ambitieuse pour sublimer l’ensemble.

J’aurais pu voir le troisième film primé Ava mais je décide de me rendre au théâtre Marriott pour une soirée de gala. Comme la semaine de la critique, la veille, la quinzaine des réalisateurs a choisi de clôturer sa sélection par un feel good movie très remarqué du coté de Sundance, Patti Cake$. Encore une fois, c’est vraiment une bonne pioche. Entre comédie dramatique et film musical, on suit l’histoire d’une jeune femme habitant le New-Jersey avec sa mère alcoolique et sa grande mère déjantée rêvant de devenir une grande rappeuse. Si le traitement ne transpire pas l’originalité, il y a un sacré soin apporté à l’écriture. Les personnages sont aussi atypiques qu’intéressants et les chansons originales comme les dialogues tout aussi bien soignés. On doit tout ça à Geremy Jasper qui en plus de ses talents de plume, prouve qu’il sait tenir une caméra. L’ancien publiciste, à qui on doit la pub pour les bébés d’Evian (véridique), apporte quelques belles trouvailles visuelles pour porter le beau destin de sa jeune héroïne, incarnée à la perfection par la jeune Danielle Macdonald . Il sort le 30 Août en salles et croyez-moi, on va en reparler assez vite.