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Le Grill a aimé avec réserves

La Confession

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Sous l’Occupation allemande, dans un petit village français, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes. En particulier celui de Barny, jeune femme communiste et athée, qui va être de plus en plus intriguée par ce nouvel arrivant aussi séduisant qu’intelligent.

La Confession est la troisième adaptation du roman Léon Morin, Prêtre de Béatrix Beck, après la version de Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva (1961) et celle de Pierre Boutron avec Robin Renucci et Nicole Garcia (1991), c’est au tour de Nicolas Boukhrief de livrer sa vision du roman, et pour cela il s’entoure de deux excellents comédiens : Romain Duris et Marine Vacth.

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Le réalisateur Nicolas Boukhrief, habitué aux films d’actions, Le Convoyeur (2004) et Made In France (2016), s’essaie au drame intimiste et gagne son pari honorablement même si le film aurait pu avoir une dimension plus ample et plus empathique.

Deux êtres que tout oppose, l’un est prêtre et l’une est sans religion. Tous les deux sont dotés d’une sincérité absolue dans leur foi et leur ouverture. Romain Duris et Marine Vacht forment un véritable couple de cinéma, sincère et sensible mais impossible.

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Romain Duris s’en est allé faire une petite retraite à l’Abbaye de Lérins, sur l’île Saint-Honorat (près de Cannes), afin de se préparer au mieux pour son rôle du Père Léon Morin. Certes ! Ici, Duris est charmeur et le personnage de Marine Vacth, au caractère rebelle, est si sûr d’elle-même qu’elle ne peut être que déstabilisée par le naturel désinvolte du père Morin, leur rencontre étant si peu conformiste. Tourmentée jusqu’au bout, Vacth est magnétique et brille par son orgueil.

Le réalisateur cadre ses acteurs avec une précision ultime, certains plans sont magnifiquement photographiés. Malgré quelques scènes prévisibles, c’est sobre, juste et bien accompagné par la bande originale de Nicolas Errera.

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En revanche, le questionnement sur la spiritualité et la foi manque peut-être de profondeur, la sensation de survol du sujet se fait quelque peu ressentir. Le manque d’enjeux externes à leur relation impossible peut sonner creux mais ce n’était peut-être pas dans l’optique du réalisateur qui préférait se focaliser sur l’amour ambigu de ses deux protagonistes.

La Confession est un joli film dramatique, bien réalisé et bien joué qui laisse cependant un goût de trop peu.