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AnimationFestival de CannesLe Grill a aimé avec réserves

Le Petit Prince

N’oublie jamais ton âme d’enfant

Vu pendant le 68ème festival de Cannes, critique vidéo à la sortie de la salle : Ici

Il était une fois, dans le monde des grandes personnes, une petite fille préprogrammée par sa working-girl de mère pour grandir très vite. Afin que son trésor puisse intégrer une grande et prestigieuse école, cette dernière décide de déménager dans un quartier résidentiel au plus près de ce mini Oxford. L’ anti Peter Pan était donc destiné à un été triste et studieux capitonné entre les quatre murs de sa chambre mais c’était sans compter sur son nouveau voisin, un vieil aviateur farfelu, qui va décider de changer les choses en lui faisant découvrir l’histoire du petit prince.

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La mére de l’héroine ( à gauche sur la photo) est une vraie cinglée.Elle a planifié toutes les minutes et les secondes de l’existence de sa fille jusqu’aux cadeaux d’anniversaire; c’est ce que j’appelle un beau cas d’ «enfanceticide ».

Je vous entends déjà vous exclamer ainsi chers spectateurs : Quoi, l’histoire du petit prince n’est pas la trame principale du film. Ben oui, chers spectateurs mécontents mais il faut remettre les choses dans le contexte pour ceux qui n’ont jamais lu le livre (ce qui est très grave) ou qui ne se souviennent plus de sa structure (ce qui est plus excusable, mais cela craint quand même). Il fait 93 pages et il est illustré de grosses aquarelles qui prennent des fois plus de la moitié de la page. Si on l’adaptait de manière stricto sensu et en étirant au maximum le rythme, cela correspondrait à un moyen métrage de 40-50 minutes.

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Bon, il existe une version live réalisée en 1974 par Stanley Donen qui dure une heure et demie mais cela ressemble plus au “petit prince” revisité par Broadway qu’a la vision de Saint-Exupéry.

D’ailleurs une partie de la presse internationale et des cinéphiles du monde entier sont arrivés au même constat et très peu croyait à la réussite du projet de Mark Osborne. Je dois donc vous annoncer d’emblée que le nouveau film du réalisateur de Kung Fu Panda connait quelques écuels. Deja, il alterne entre animation 3D et animation en stop motion. Autant, cette dernière est magnifique autant l’autre est très loin des standards des derniers « Pixar » ou « Dreamworks ».

Le petit prince film animation festival cannes 2015

Je vous laisse admirer la qualité de l’animation sur la partie concernant l’histoire du petit prince

Ensuite, l’enchevêtrement des deux récits: celui de la petite fille et du petit prince incitent à la comparaison. Le problème est qu’il y a une grosse faiblesse scénaristique sur l’histoire rajoutée et qu’on n’a qu’une seule hâte, celle de rebasculer dans la partie consacrée au chef d’œuvre de Saint-Exupéry. Enfin, la musique composée par Hans Zimmer restera longtemps dans votre tête et elle risque de devenir, après « Libérée, Délivrée » le nouveau cauchemar des parents.

Pour autant, plus le film avance, plus on prend conscience de l’ampleur du projet imaginé par Osborne, celui de montrer la raisonnante des valeurs transmises (amour, amitié et nécessité de l’enfance) par l’ancien aviateur français dans notre monde actuel qui ne laisse plus de place à l’imagination. Il est aussi porté par une direction artistique assez soignée entre respect des dessins de Saint -Ex et esthétique des banlieues et des grandes villes canadiennes et américaines des années 50. Les enfants se retrouveront émerveillés par la découverte cette œuvre intemporelle tout en apprenant de belles valeurs tandis que les adultes redécouvriront la magie et la poésie d’un livre qui a bercé leur enfance. Au final, la réussite de ce petit prince se trouve là. On comprend donc pourquoi d’aussi grands acteurs comme Jeff Bridges ou Rachel Macadams pour ne citer qu’eux côté Etats-Unis, et, Marion Cotillard, André Dussollier ou encore Vincent Cassel coté français, se sont ralliés à cette idée farfelue. On ne peut que saluer Mark Osborne et ses producteurs pour cet exploit.

Le Petit Prince

  • Est
  • N'est pas
  • Une relecture ambitieuse du livre de Saint-Exupéry
  • Le film qui va pouvoir rivaliser avec les derniers « Pixar » et « Dreamworks » sur la qualité de l’animation 3D
  • Un film qui conserve la magie et la poésie de son support original
  • Sans quelques faiblesses scénaristiques
  • Doté d’une direction artistique plutôt soignée
  • L’échec que tout le monde attendait
  • Doté d’une musique qui restera longtemps dans votre tête
  • Un film destiné qu’aux enfants
Un agréable moment / 20