Loading...
Festival de CannesLe Grill a aimé

Les chansons que mes frères m’ont apprises

Voyage dans l’Amérique profonde

Dans une réserve indienne du sud des Etats-Unis, Johnny, un jeune homme qui est en train de finir ses études, ambitionne avec sa petite amie de partir pour Los Angeles. Pour se faire, il participe à de petits trafics pour pouvoir financer son exil. Mais, son projet est bousculé le jour où son père disparait dans un tragique incendie et que sa mère et sa petite sœur, Jashaun, risquent de se retrouver toutes seules après son départ. Il va devoir choisir entre sa famille et son grand amour.

Les chansons que mes freres m ont apprises

Derrière ce pitch assez classique, le premier long métrage de Chloé Zhao se révèle être un film exigeant car il y a de fortes chances que le combo: rythme lent, plans contemplatifs et cinéma “tranche de vie”, vous découragent rapidement. Mais, si vous avez fait le choix de rester alors vous risquerez fortement de ne pas le regretter.

Les chansons que mes freres m ont apprises extrait vost paysage 613x380

Pendant une heure et demie, on va suivre Johnny et Jashaun dans leur parcours quotidien ce qui va nous permettre, au fil des rencontres et des situations qu’ils vont vivre, de découvrir un microcosme atypique. La jeune réalisatrice dépeint ce dernier comme rongé par la pauvreté, la violence, la consanguinité et la prohibition. Pour autant, et grâce à une mise en scène sublime qui fait penser aux derniers films de Terrence Malick ( depuis The Tree of Life), Chloé Zaho arrive à amener une certaine poésie en tirant partie du folklore local et une certaine tendresse sur le regard porté sur certains personnages, bien écrits et réalistes. A tel point qu’elle nous transmet son attachement pour une communauté qu’elle a suivi pendant 4 ans de sa vie et nous la communique au travers de ce qui pourrait presque s’apparenter à du docu-fiction.

Les chansons que mes freres m ont apprises extrait 2 vost paysage 613x380
En ce qui concerne les acteurs, ils sont tous quasiment amateurs mais certains, comme John Reddy (Johnny) et Jashaun St. John (Jashaun), arrivent à nous toucher par la justesse de leur interprétation.

Et c’est cet ensemble de points forts qui m’a séduit car comment ne pas tomber sous le charme de ce projet. Son producteur Forest Whitacker, les internautes qui ont financé le projet et les différents directeurs de festivals par lesquels le film est passé (comme celui de la merveilleuse quinzaine des réalisateurs) l’ont été eux aussi. Car, cette jeune cinéaste insuffle de la chair, de l’espoir et de la grâce à ce portrait sur une communauté américaine peu connue. C’est le seul vrai interet de ce film mais quand c’est aussi bien fait, il n’y a rien de plus beau.

Les chansons que mes frères m’ont apprises

  • Est
  • N'est pas
  • À​ la limite du docu-fiction
  • Bien rythmé
  • Un beau portrait sur une communauté américaine qui nous ait peu familière
  • Sans quelques plans (purement) contemplatifs
  • Subliment mis en scène
  • Très long, il dure juste une heure et demie
  • Porté par des acteurs touchants interprétant des rôles bien écrits et réalistes
  • Inintéressant ou totalement ennuyeux mais exigeant
Un beau film qui ne plaira pas à tout le monde / 20