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Le Grill a aimé

Pentagon Papers

En 1971, la directrice du Washington Post, Katharine Graham, s’associe à son rédacteur en chef, Ben Bradlee, pour divulguer secrets et révélations sur la guerre du Vietnam durant le mandat des quatre derniers présidents américains.

Bien que conventionnel et classique dans sa forme, Steven Spielberg parvient avec sa mise en scène inspirée à insuffler une réflexion palpitante sur le rôle de la presse, sa liberté et du pouvoir de celle-ci. Josh Singer, qui a déjà signé Le Cinquième Pouvoir (2013) & Spotlight (2015), reparle en expert du journalisme et des scandales politiques. Le résultat à l’écran se révèle tout à fait captivant, Spielberg continue ainsi son exploration de l’Histoire des Etats-Unis avec son perfectionnisme qui lui est propre.

Le Washington Post, qui à cette époque était encore un petit journal, cherchait à tous prix à devancer le New-York Times. La rivalité est palpable et une course contre la montre s’engage alors pour la divulgation ou non de ces informations politico-militaires. L’équipe prendra la décision historique de mener cette bataille afin de défendre le droit de publier la vérité.

Après Il faut Sauver Le Soldat Ryan (1998), Arrête-Moi Si Tu Peux (2002), Le Terminal (2004) et Le Pont Des Espions (2015), Tom Hanks retrouve pour la cinquième fois Steven Spielberg. Et l’acteur n’a plus rien à prouver tant son jeu est toujours juste. L’équipe du film a pu bénéficier des conseils des personnalités de l’époque pour retranscrire au mieux les nombreux doutes et prises de risques qui ont dû émaner de la rédaction du Washington Post juste avant le livrer au monde entier un scandale d’Etat. Meryl Streep, pour sa première vraie collaboration avec Spielberg, est impeccable face à Tom Hanks, le duo fonctionne à la merveille, il est infaillible. Le reste du casting est composé de nombreuses stars de séries, notamment Bob Odenkirk (Breaking Bad, Better Call Saul) et Jesse Plemons (Fargo).

La reconstitution des années 70 est à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre d’un long-métrage du réalisateur, notamment sur la fabrication d’un journal à l’époque. A 71 ans, inutile de reprocher quoi que ce soit à celui qui nous a fait tant rêver étant petits et continue d’apporter, comme ici, des histoires qui poussent à la réflexion.

La partition de John Williams, qui a œuvré sur la quasi-totalité des films de Steven (29 films) est ici tout en retenue, à l’image de ses dernières compositions. La baguette n’est plus aussi folle qu’auparavant. Mais certains thèmes ressortent du lot et possèdent cette grande force musicale propre au compositeur. J’écoute d’ailleurs la bande originale à l’heure où j’écris ces lignes.

Pentagon Papers s’inscrit dans la lignée de Lincoln et Le Pont des Espions de par sa forme et son classicisme. Spielberg livre ici une réflexion nécessaire sur les manœuvres politiques et le droit à la vérité. Hâte de découvrir, dans un tout autre registre, son Ready Player One qui sort en mars prochain.