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Le Grill a aimé avec réserves

Tel Aviv on Fire

Problème de voisinage

On hésite à qualifier Tel Aviv on Fire de “petit” film dans le sens où il est dans cette catégorie d’œuvres qui n’essayent rien niveau caméra mais compensent formidablement leur manque de moyens par une foule d’idées autour de scénarios bien troussés, toutefois difficile de lui voir des petites ambitions vu qu’il tente peu ou prou de régler le conflit Israélo-Palestinien. Rien que ça.

Production franco-israélienne, le film a été tourné par un palestinien et au Luxembourg. C’est cosmopolite.

A quelques heures de la guerre des six jours, une espionne palestinienne est chargée de séduire un général israélien, toutefois ses sentiments deviennent plus troubles à mesure que sa mission avance… Ça c’est le pitch du soap Tel Aviv on Fire, une série à succès diffusée de part et d’autre de la frontière. Le film raconte comment notre héros un brin loser, Salam (Kais Nachef, sacré meilleur acteur du palmarès Orizzonti de la dernière Mostra de Venise) se retrouve par une série de quiproquos sous la coupe de l’officier Israélien du checkpoint qu’il doit passer tous les jours pour aller bosser comme homme à tout faire sur le plateau de tournage. En effet, la série étant ostensiblement pro-palestinienne, l’officier fait tout pour que Salam influe sur le cours du script, d’autant plus que sa femme est une fan acharnée.

Ce dispositif posé, le film joue sur plusieurs tableaux, d’abord les relations entre les membres de l’équipe de tournage, la reconversion express de Salam en scénariste qui va largement s’inspirer de ce qui lui arrive pour écrire ses intrigues, l’impact de celles-ci sur les deux pays puis l’image sous-jacente, nébuleuse, d’une possibilité d’avancer cordialement entre deux pro-.

On a un peu de mal à croire à l’amitié entre les deux hommes, principalement car le militaire a l’air de constamment être à deux doigts de péter un câble.

Avec un héros doté d’une belle écriture débouchant sur une vraie évolution de son personnage, Tel Aviv on Fire a tout du feel good ayant poussé sur des thèmes graves comme une marguerite perce le béton pour voir le jour. Jamais mou ou attendu, on se passionne rapidement pour cette comédie à la fois légère et ambitieuse. S’il manque peut-être un vrai moment de gloire, une scène durablement marquante, il aligne toutefois suffisamment de bonnes idées que pour le ranger parmi les sorties hautement recommandables.

En plus il fait moche en ce moment, on est aussi bien au ciné.

Tel Aviv on Fire

  • Est
  • N'est pas
  • Un film sur la création d'une série du point de vue de son scénariste
  • Exceptionnellement bien filmé, c'est fonctionnel sans plus
  • Traversé d'une réflexion pas mal sur les œuvres politiquement chargées
  • Dramatique ou accusateur, ce qui est pas mal vu le sujet
  • Porté par son acteur principal
  • Tout à fait inoubliable, la faute à une certaine retenue
  • Bien écrit, le scénario sait créer quelques surprises
  • Long, 90 minutes bien rythmées
Faites l'houmous, pas la guerre / 20