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Le Grill a aiméLe Grill a aimé avec réserves

Tully : Pour et Contre

KARINA A AIMÉ…

Mère et paix

11 ans après le succès de Juno, une gamine de 16 ans qui tombe enceinte par accident, et plusieurs autres pépites telles que In the Air ou Young Adult, le réalisateur Jason Reitman revient avec Tully, l’histoire de Marlo, une mère qui attend son troisième enfant, au bout du bout du rouleau. Si Juno était marquant, par sa bande son, ses caractères forts et sa singularité dans le paysage cinématographique américain, Tully ne déçoit pas non plus par son approche singulière de l’épuisement maternel. Au contraire, il enchante et désenchante. En effet, Reitman n’hésite pas à nous montrer une Charlize Theron abîmée par la maternité. Il n’est pas simple ni sans douleur pour elle et son corps d’avoir des enfants, et il n’est pas simple non plus  pour nous spectateurs, d’avoir le coeur serré face à ce spectacle. Pour autant, l’arrivée de Tully, une baby sitter de nuits aux airs de Marlo durant sa jeunesse, va permettre au foyer de reprendre forme et à Marlo de reprendre vie.

Si Charlize Theron est remarquable lorsqu’elle joue la fatiguée, l’hystérique, la colérique, la passionnée, la maman attentionnée ou désespérée, son duo avec Mackenzie Davis, l’intrigante Tully, fonctionne tout autant. La caméra de Reitman filme avec douceur ses personnages et la musique qui l’accompagne finie de souligner une ambiance à double tranchant : une légèreté apparente qui cache de grands enjeux de vie en train de se jouer à l’écran.

Tully est plein de tendresse et de réflexion sur l’évolution de la vie et la fin de l’innocence. On rit, on pleure. Certains diront que le scénario de Diablo Cody est bancal, attendu, voir cliché mais si vous êtes un brin crédule, rêveur ou éternellement optimiste, courez en salle, vous ne serez pas déçus !

Karina

 

 

ALCIDE A DES RÉSERVES…

Charlize Theron joue – à la perfection – une mère de famille au bout du rouleau. Entre son deuxième hyperactif, le troisième pas vraiment prévu, son corps qui lui semble avoir pris l’aspect d’un vieux chewing-gum et son mari pas assez là, elle est à deux doigts de craquer. Arrive Tully comme une sirène à la rescousse d’un noyé, une “nounou de nuit” qui vient s’occuper des enfants pour que les parents puissent dormir, et qui va vite devenir la confidente de maman.

On l’aura compris, Jason Reitman (Juno) poursuit son étude de la famille américaine avec la mère au foyer. Sa caméra se pose, tout en finesse, pour nous faire partager le quotidien d’une femme épuisée qui regarde ses années passées avec nostalgie. Ça se sait être tendre ou cruel sans jamais perdre son ancrage dans la réalité, reste Tully, moteur de l’intrigue, qui arrive après une lente exposition pour ne jamais vraiment s’imposer. On repart avec le constat que personnage, dont on se dit immédiatement qu’il y a baleine sous gravillon sans mettre le doigt dessus jusqu’à la toute fin, n’est là que pour épaissir un scénario presque inexistant. Une excuse pour développer son thème… qui se portait pourtant très bien sans !

Vaut il mieux pas de scénario qu’un mauvais scénario ? Dur de répondre mais avec les mêmes ambitions on a par exemple Mr. Babadook qui parle, par le prisme de l’horreur, d’une mère face à son fils difficile, ou l’incroyable Mommy pour la version ado. Alors certes Tully à une approche plus “charnelle” en s’intéressant au physique abimé, comme Monster en son temps, de l’icône Charlize Theron mais encore une fois le film, sans vrai défaut, n’a pas non plus de grosse qualité. On ressort avec l’impression de voir un produit pas tout à fait fini, un ballon à moitié gonflé, qui s’éparpille trop, tourné alors que le scénario aurait mérité une ou deux réécritures. Dommage.