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Et la tête du monsieur elle fait SPLASH ! (les films d'Horreur)Le Grill a aimé avec réserves

Tusk

Mais qu’est-ce que je viens de voir ?

Sérieusement ?

En fait je vais vous donner un conseil, là, tout de suite, n’allez pas au-delà de ce paragraphe et essayez de trouver ce film sans chercher à en connaitre le scénario. Tusk c’est le nouveau Kevin Smith, il s’était fait connaitre en 1999 avec Dogma, une comédie satirique de la religion aux USA qui est considérée comme culte (si t’as trainé sur internet avant 2004 t’as forcément vu ça) bien que ça ne me fît ni chaud ni froid, et surtout il est le réalisateur du surprenant et réussi Red State, 2011, film d’action/horreur racontant l’assaut de la police sur une secte chrétienne fan d’arme à feu, de Jesus et du massacre d’infidèles. Tusk c’est moins sérieux, ça repart plutôt dans son genre de prédilection, c’est à dire de la bonne série B entre le midnight movie et le nanar des familles, le genre de truc à absolument mater entre potes pour se marrer un bon coup et c’est bien là la dernière chose dont je voudrais vous priver en vous spoilant le bousin. En gros c’est l’histoire d’un animateur de podcast doublé d’un fieffé connard qui tombe entre les mains d’un Dr Frankenstein bis un poil zoophile (incarné par Michal Parks, vous voyez le texas ranger dans Kill Bill 1 et Planete Terror ? C’est lui avec de la barbe). Moins vous en savez, mieux ce sera, filez maintenant !

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Ouh ça c’est une belle affiche, ouh oui qu’elle est belle cette afiche, allez va chercher le baton. Oh oui ça c’est une bonne affiche.

Vous êtes toujours là ? Vous aimez me lire ou vous n’avez rien de mieux à faire ? Bref maintenant qu’on est en petit comité on va pouvoir devenir intime, car l’intimité c’est bien ça qui m’a séduit dans Tusk. Ce qui est paradoxal c’est qu’on est face au film le plus trash et bizarre de son réalisateur (et pourtant la compétition était rude) mais on se retrouve aussi devant une approche très poussée, presque intimiste par moments, de ses personnages particulièrement bien développés. C’est paradoxal, d’un côté on sent que le réalisateur a voulu offrir un inoubliable moment de glande sur canapé à son spectateur en nous sortant un scénario aussi taré que celui-là et d’un autre il va nous dépeindre de manière cynique mais bizarrement réaliste pour un film de ce genre la personnalité son « héros » et dans une moindre mesure, celle de ses proches. Mélange étrange, pas vraiment fonctionnel mais donnant une ambiance assez unique au film qui n’en avait limite pas besoin puisque pouvant reposer uniquement sur son idée tenant aussi bien du high-concept que du pire de l’iconographie érotique nippone.

En fait pour être tout à fait honnête le film est plutôt imparfait, voire bien raté parfois, comme cet infernal Guy Lapointe (joué par Johnny Depp, incognito au point que j’ai peur de dire une connerie en affirmant ça), un détective québécois et une vaine tentative de nécromancie pour tenter de ressusciter Peter Sellers période panthère rose : entré au forceps dans le film pour le plomber quasiment à lui tout seul via un interminable flashback.

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La comme ça on est loin de l’iconographie “classique” du film trash, le film joue la carte du décalage des genres, parfois ça passe, parfois non…

Au final, Tusk part sur un scénario ultra classique qui repompe de manière presque indécente ses modèles, en l’occurrence Misery pour le côté séquestration, et Human Centipede pour l’approche brute de décoffrage du Body Horror (quel daube ce film, le 2 est tellement mieux, le 3 est naze par contre… bon on retourne à Tusk), mais qui dans son traitement baigne quelque part entre premier et second degré, proche d’une comédie noire me rappelant les Troma de la grande époque voire l’univers absurde de Quentin Dupieux (Rubber, Wrong Cops). Les personnages, tous joués par des habitués des séries télé et des Direct To DVD, sont excellent, surprenant de lucidité dans certaines réflexions comme la scène d’introspection de la copine du héros, des passages inhabituels dans un film d’horreur qui donne à Tusk l’inimitable cachet qui a retenu mon attention.

Et puis merde, cette fin, cette fin !

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Misery, où comment espliquer en un mot que non, les infirmières c’est pas mon fantasme.

Ah oui, aux dernières nouvelles on est parti pour une trilogie appelée True North (le véritable nord, les histoires se déroulant au nord des USA et au Canada visiblement), la suite se passerait avant Tusk et en reprendrait des personnages (pas Guy Lapointe, je croise les doigts), son titre est Yoga-Hosers (hosers c’est de l’argot canadien pour looser). Le troisième film : Moose Jaws, est décrit comme « les dents de la mer avec un élan »… L’équipe du grill est mentalement préparée à les visionner avec ce qu’il convient de bière tiède et de pizza froide.

Tusk

  • Est
  • N'est pas
  • Une histoire trash limite débile traitée de façon très premier degré
  • Mal joué, si ce n’est pour l’énervant Guy Lapointe qui n’a rien à faire là
  • Unique, tant mieux quelque part…
  • Sans longueur, principalement les scènes avec Guy Lapointe…en fait accélérez les scènes avec Guy Lapointe et matez-vous deux fois le dernier quart d’heure
  • Sur un ton relativement de sérieux, ce qui marche parfois mais parfois seulement
  • Aussi fun que son concept le laissait penser mais paradoxalement beaucoup plus intéressant
  • Sorti directement en dvd, ce qui est déjà pas si mal
Tiens donc, j'ai échoué dans la partie d'internet où il faut pas aller, encore / 20