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Le Grill a aimé avec réserves

Un nouvel âge d’or du film de genre français ?

Le genre, cette catégorie fourre-tout entre récit Pulp et démarche d’auteur, fauchée ou pas, indépendante souvent, violent et sexy aussi, qui ne veut ressembler à rien et qui pourtant a des atomes crochus entre chacun de ses membres : cet archipel de films bizarres et intriguant semble faire un retour tout à la fois victorieux et sous le radar dans l’hexagone.

On estime que l’âge d’or du cinéma de genre en France a commencé fin des années 60 pour s’éteindre avec la fermeture des cinés de quartier et des vidéoclubs tout au long des années 90. S’il est trop tôt pour parler d’un second souffle au son des bouchons de champagne que l’on sabre,  on a toutefois une impression que quelque chose se met en marche qui se confirme semaine après semaine. Evolution en 2016 a fait le tour des festival d’Europe (sans trop rencontrer son public, exploitation dans moins de dix salles), l’année d’après Laissez bronzer les cadavres a surpris mais c’est surtout Grave  que l’on retient pour avoir enchanté la critique et fait un beau score en salle (pour un premier film interdit au moins de 16 ans) de même que l’on a assisté au sacre par les Césars – ça vaut ce que ça vaut, on est d’accord – de Dupontel jusque-là cinéaste underground par excellence, et en 2018 une petite dizaine de passionnées primo-réalisateurs ou vieux de la vieille déboulent avec des projets alléchants sans parler d’une (petite) perte de frivolité des producteurs qui risque bien de se concrétiser dans les mois à venir.

La nuit a dévoré le monde, arrive ainsi quelques semaines après Revenge et juste avant Ghostland, Dans la brume, Tu ne tueras point et pas mal d’autres projets plus ou moins avancés. D’ailleurs ce petit monde s’intercroise souvent, Dominique Rocher (La nuit a dévoré le monde) a coécrit son film avec le réalisateur de Tu ne tueras point et le scénariste de Dans la brume, tous pote avec Coralie Fargeat (Revenge), à côté le réalisateur des garçons sauvages joue dans Un couteau dans Le cœur, les deux réalisateurs ont vu Jessica Forever et en disent le plus grand bien. Un petit monde on vous dit !

Pour l’instant pas de déception et un sacré coup de cœur (Les garçons sauvages), tout porte à croire qu’en faisant le bilan de 2018 dans quelques mois, on ne pourra pas dire qu’il n’y aura eu que des comédies débiles ou des drames mollassons. Surprenant, non ?

Bref, on récapitule :

Revenge (Coralie Fargeat), rape&revenge stylisé – 7 février

Les garçons sauvages (bertrand Mandico), hallucination inclassable – 28 février

La nuit a dévoré le monde (Dominique Rocher), Zombies à Paris : – 7 mars

Ghostland (Pascal Laugier), home invasion – 14 mars

Tu ne tueras point (Jérémie Guez), polar hard boiled – 4 avril

Dans la brume (Daniel Roby), apocalypse à Paris – 4 avril

Le loup et l’agneau (Sevan Maurin), slasher – 30 mai

Au poste ! (Quentin Dupieux), comédie absurde – 4 juillet

Ils seront probablement présentés à Cannes :

Un couteau dans Le cœur (Yann Gonzalez), thriller expérimental érotique – 20 juin

Jessica Forever (Jonathan Vinel, Caroline Poggi), adolescents ultraviolents – inconnu
On ne saurait que trop vous conseiller leur court-métrage « Tant qu’il nous reste des fusils à pompe » disponible sur internet.

Les frères Sisters (Jacques Audiard), western crépusculaire – inconnu

High Life (Claire Denis), dystopie SF – inconnu