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Le Grill a aimé avec réserves

Jumanji : Bienvenue dans la jungle

Vu en vost 3D active, histoire de ne pas aimer en langue originale et en relief.

 

Qu’attendre du blockbuster de noël avec Dwayne « the Rock » Johnson ?

Rien du tout et vous avez raison, surtout que le réalisateur Jake Kasdan est plutôt dans le fond du tonneau de la bande à Judd Apatow avec à son passif le très Bad Teacher et sa suite ou encore Sex Tape. Et pourtant Jumanji : Bienvenue dans la jungle (titré d’après la musique qui se lance au générique, si si) est noté par la presse américaine deux fois mieux que Bad Teacher et cinq fois mieux que Sex Tape, dépassant en score public les derniers Jedi qui cause actuellement une guerre civile au sein de la rédaction.

Le film est inspiré du dessin animé Jumanji, d’ailleurs saviez-vous qu’il ne fait que 40 épisodes de 20 minutes ? J’ai eu l’impression qu’il en est passé deux épisodes par jours de mes 5 à 12 ans.

Pour sa défense, le film est meilleur que les résurgences des années 80-90 auxquelles on a récemment eu droit : G.I. Joe, Transformers, Tortue Ninja, Ghostbuster ou encore Alerte à Malibu. M’en étant épargné la plupart je ne peux être catégorique mais je reconnais que oui, Jumanji 2017 a un scénario « existant », un montage intelligible, des acteurs qui ne donnent pas complètement l’impression de regretter leurs choix de carrière et il ne s’affaisse pas sur le matériau d’origine pour titiller les amateurs de films « doudou » en vendant de la bouse estampillé souvenir d’enfance. Le film est regardable comme sont regardables les téléfilms Disney Channel, de là à le porter aux nues il y a un profond gouffre remplis de pieux enflammés rotatifs et de Porgs explosifs.

N’étant ni un reboot ni un prequel mais une nouvelle histoire dans le même univers, le film présente quatre jeunes ado d’aujourd’hui, ressemblant à des ados des années 80 d’ailleurs, le smartphone en plus, qui tombent page 17 du script sur le Jumanji. Un des parti pris du film étant de dépoussiérer le concept en transformant le jeu de plateau de l’ancien film en jeu vidéo rétro, jouant à fond sur ce concept à l’image de l’anime Sword Art Online ou d’un Westworld du pauvre, faisant de l’enchainement sans queue ni tête de péripéties des niveaux jusqu’au boss final. Le film suit un fil rouge même si la continuité avec l’épisode précédent est pour le moins limitée…

Jack Black incarne Bethany, 14 ans,  fière de son physique et de son compte Instagram.

Nos héros sont donc des archétypes, un nerd fragile et son pote footballeur, une fille complexée et la bimbo locale, une fois dans le jeu ils échangent les rôles pour l’opposé du cliché qu’ils incarnent: le nerd devient Musclor (Dwayne Johnson), le sportif un sidekick rigolo, la miss une Lara Croft bis et la bimbo Jack Black. Et Jack Black qui joue comme Lindsay Lohan pré-poudreuse est probablement une des rares choses qui m’ont fait rester devant l’écran, arrivant à rendre à peu près drôle une série de gags ultra poussifs par un sens aigu du timing comique. Le reste du casting et de l’univers restant embourbé dans la laborieuse parodie de film d’aventure qu’ils tentent de mettre en place.

Je ne sais pas qui s’est dit que mettre un cliché dans le physique d’un autre cliché allait faire quelque chose de furieusement original, le tout faisant un peu recyclage pour un déroulé se révélant bien lisse.

Jumanji avait le choix entre ajouter quelque chose au propos du premier film OU mettre des coup de pied sauté à des motards.

Sur l’univers, le film a été tourné dans la jungle d’Hawaï, évitant le goulbi goulba tout numérique en choisissant l’incrustation (plutôt bien foutue d’ailleurs) d’animaux sauvages et autres bizarreries. Dommage que les trouvailles de 1995, la plante carnivore en tête, aient été écartées pour laisser nos héros affronter des motards masqués ou quelques grosses bêtes dans des batailles cartoonesques. Il y a aussi des énigmes écrites par un échec scolaire dévasté à la colle uhu stick et une confrontation finale plus bancale qu’un pirate avec deux jambes de bois. Bref, de l’attendu.

Au final, Jumanji est une comédie d’action honnête avec un casting plutôt investi et un vrai sens de la dérision de la part de The Rock et de Jack Black accompagné d’un n’importe quoi bien foutu pointant parfois dans ses scènes d’action. Difficile de le comparer à l’original tellement les films ont des ambitions et un traitement radicalement différent, reste que s’il n’est pas honteux, Jumanji : bienvenue dans la jungle demeure parfaitement dispensable. Comparable en ambition à un film tourné pour une attraction avec des sièges qui bougent de vieille fête foraine.

Notre partenaire S.F.X a fait un sacré article sur les effets spéciaux du film, la séquence avec les rinos dans le canyon est réalisé par l’équipe derrière Mad Max : Fury Road par exemple, spécialistes des canyons de synthèse.

 

Jumanji : Bienvenue dans la jungle

  • Est
  • N'est pas
  • Une comédie d'action éloignée de l'esprit du Jumanji original
  • Du tout intéressé par suivre les traces du premier
  • Un des "moins pires" blockbuster de l'année
  • Dans l'humour putride des précédentes productions du réalisateur
  • Un film familial bien lisse
  • Mémorable, il n'est pas mauvais mais demeure moyen en tout
  • Plutôt raté sur son affrontement final
  • La honte de la jungle
Attraction de foire / 20