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Festival de CannesLe Grill a aimé

The Nice Guys

Groovy Detective

Dans le Los Angeles des années disco, un duo de bras cassés (littéralement pour Gosling, il y a qu’à voir l’affiche) se retrouvent à coopérer par la force des choses pour retrouver une disparue semant des cadavres sur son passage.

Son réalisateur, Shane Black, est l’homme derrière Iron Man 3 mais est surtout le pape du Buddy Movie: ces films reposant sur deux personnalités opposées devant coopérer pour mener une enquête. L’arme fatale c’est lui, Kiss Kiss Bang Bang aussi, ce film qui a ressuscité Robert Downey Junior en 2005 après une longue traversée du désert.

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Présenté en hors compétition à Cannes, en attendant qu’on se décide à (re)mettre des comédies en sélection officielle.

Ce qui est fort, c’est que derrière ce scénario à première vue bateau, les twists, personnages récurrents et situations sont bien amenées. On est loin du travers d’un Miami Vice se voulant incompréhensible, perdant en punch au passage. L’intrigue de The Nice Guys – une trame de roman noir sur fond de corruption et d’industrie du X à la L.A.Confidential – se suit comme une bonne blague, rappelant le feeling de Kiss Kiss Bang Bang saupoudré de quelques séquences oniriques/hallucinées bien senties dans une ambiance groovy à souhait. Son nouveau film fait la synthèse des précédents sans jamais tomber dans le plagiat, tout en développant une sacré personnalité. Pourtant le sel, l’acide dans le buvard, n’est pas dans l’intrigue.

Ce que l’on retient, c’est l’alchimie entre Russel Crowe, armoire à glace type ours des Pyrénées en chemise hawaïenne cachant un cœur tendre, et Ryan Gosling doté d’une moustache 100% disco, détective privé plutôt malin mais tendant vers la catastrophe ambulante. Deux paumés plongés dans un monde dangereux fait de complots, de femmes fatales, d’abeille tueuse, de hippie et de tequila. De collégiennes aussi…

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Le film est accusé d’être sexiste malgré pas mal de personnage féminins au caractère bien trempé (comme Kim Basinger dans ses 3 minutes à l’écran)…

On ne peut qu’avoir un pincement au cœur le générique venu quand on sait que Shane Black avait d’abord voulu le développer sous la forme d’une série TV, une sorte de Starky et Hutch sans le côté crypto gay, mais en l’état le film est un one shot de qualité, appelant des suites comme il pourrait très bien rester en l’état.

Forcément les allergiques au style, préférant un ton plus sérieux à la Jason Bourne, risquent de ne pas adhérer à cet univers déjanté, digne des meilleurs épisodes de l’arme fatale ou de ses dérivés (et de Rush Hour à Hot Fuzz il y en a). En tout cas, niveau moments de bravoures, The Nice Guys tient toutes ses promesses. Le cocktail d’action, de gaffes et de punchlines bien senties jouant avec les codes des films de ce genre est assez irrésistible, rappelant au passage à quel point Gosling est bon dans la comédie.

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La pornstache de Gosling est sublime, 100% poil de yack.

 

The Nice Guys

  • Est
  • N'est pas
  • Un Buddy movie de qualité réalisé par un des fondateurs du genre
  • Vraiment réaliste, on est dans une vision pulp des années 70 avec son lot de délires en tout genre, loin du polar pur et dur
  • Doté d'un duo Crowe-Gosling à l'alchimie explosive
  • Sans rappeler l'arme fatale et Kiss Kiss Bang Bang
  • Accompagné d'une bande son disco-funk pour faire revivre les 70's comme si on y était (ou presque)
  • Pour ceux qui pensent que la vie est un long chemin de croix pavé de cailloux pointus à parcourir avec des chaussures une demi taille trop courtes
  • Fun et décalé, le scénario est solide, les personnages secondaires excellent
  • Une pub, sinon il y aurait des mises en garde contre le tabac et l'alcool après absolument chaque scène
Buddy Groovie / 20