Batman vs The World
Rappel pour ceux qui ne sont pas au courant, La grande Aventure Lego n’est pas que « Produit Dérivé : Le Film ». Avec le vaste champ des possibles des licences que Lego peut utiliser, d’Harry Potter au Seigneur des anneaux en passant par DC Comics, et de son univers de briques où tout peut servir à tout, le film était une sacrée bonne surprise à ranger avec Zootopia dans le meilleur de l’animation récente. Le bébé confié à Phil Lord et Christopher Miller, le duo derrière les Jump Street en train de bosser sur le spin off Star Wars consacré à Han Solo (plus attendu que le 8 ici parce que Woody Harrelson pour raisons sentimentales) est donc devenu une respectable bonne surprise autant qu’un bouillon pop particulièrement goûtu.
À l’image du film, l’affiche présente une profusion de personnages sans pour autant en dévoiler les meilleurs.
Succès plus que correct avec 470 millions au box-office mondial pour 60 millions de budgets, la firme à la brique a décidé de retenter l’expérience en commandant deux suites. Les plannings de tout ce petit monde étant bien occupés, ce calendrier s’est transformé en un spin off sur Batman déjà présent dans le premier film et La grande aventure Lego 2 un jour peut-être… le 8 février 2019 en fait, et dire qu’a une époque lointaine on avait le scénario avant la date de sortie.
C’est donc l’animateur du premier film qui passe aux manettes, Chris McKay, pour reprendre la recette éprouvée où l’on mélange stop-motion dopé au numérique, scénario ultra référencé, décor 100% lego et humour à la Tex Avery. Le miracle se reproduit ou presque.
Les décors, tout en Lego, offrent un foisonnement assez impressionnant et une direction artistique cohérente à l’extrême. Pour peu qu’on ne soit pas allergique au style.
Dans une tradition toute cartoonesque, Batman est réduit à une caricature d’égocentrique un poil misanthrope particulièrement fier de ses abdos. Enfantin ? Efficace surtout pour enchainer les situations allant de l’absurde le plus total au jeu de mots bien barré en passant par un petit côté Deadpool en brisant allègrement le quatrième mur. Aspect déjà présent dans le premier film qui prend ici une dimension supérieure en laissant les personnages fréquemment rappeler qu’il y a eu d’autres films et comics Batman, où tout simplement en jouant sur les clichés des blockbusters. Le film prend ainsi un plaisir monstre à piocher dans toute la mythologie du chevalier noir, l’âge d’or du comic avec ses méchants absurdes en première ligne. Je crois que l’on tient là le film le plus amoureux de la version papier, juste derrière les jeux Arkham pour parler aux fans.
Découvrez la vie de Batman, dans son intégralité.
Ces idées solides se greffent sur un canevas éprouvé mais un poil éprouvant passé les deux chiffes au compteur : Batman doit apprendre à ouvrir son cœur pour se trouver une famille. On n’y croit pas une seule seconde et même si ça fait largement partie du package attendu du dessin animé familial des vacances, ça rend longuettes quelques scènes déjà vues. Se cantonner à Gotham est à la fois la meilleure idée pour poursuivre l’univers Lego et la limite de ce film prenant parfois des allures de pilote de série télé là où l’ainé des films lego comblait cet écueil en allant constamment vers des idées et univers différents.
Les rappels à la totalité des Batman, y compris la série de 1943 ! Font de Lego Batman le meilleur film avec un Bat-Spray anti-requin.
Reste l’impressionnant casting vocal, Will Arnett donne à Batman les accents de star désabusée de son Bojack Horseman, Zack Galifianakis campe un joker qui n’est jamais allé aussi loin dans sa relation avec le justicier masqué, Michael Cera a la tête de l’emploi en Robin, Rosario Dawson en Barbara Gordon est bien connue pour son rôle du côté des séries Marvel (Daredevil & co) puis Ralph Fiennes en Alfred passe même derrière un second personnage, essayez de deviner, promis c’est facile. Je m’en voudrais presque d’avoir vu le film en VF parce que je n’ai pas vérifié en prenant mon billet….
Lego Batman fait donc parti de ces rares divertissements où le geek de la famille sera plus content que le petit frère de se faire une sortie ciné malgré quelques baisses de rythmes dans des passages convenus prévus pour le benjamin qui lui feront probablement le même effet qu’au reste de la salle, il subira en attendant que Lego Batman remette une brique de fun sur une plaque de scénario.
Je rajoute le Joker et Harley Quinn car c’est vachement bien pour le référencement de la page, sinon Suicide Squad en prend plein les dents !